Carnet de Bord
Pont-Aven - Hommage aux déportés et aux résistants
"Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles."
Ces mots de Paul Valéry au sortir de la grande guerre, après le chaos du premier conflit mondial retrouvent à chaque cérémonie commémorative leurs sens et leur pertinence. Cette terrible mise en garde en 1919, n’a pas suffi car 20 ans plus tard, l’Europe subissait les assauts des forces nazis, des forces du mal, de la négation de notre civilisation humaniste et européenne.
Rappelons-nous, toujours, que nos civilisations sont mortelles. Qu’elles peuvent vaciller sous les coups de boutoir d'idées nauséabondes, de la perfidie de quelques hommes voulant nous faire renoncer à nos valeurs. Ici, à Pont-Aven, en Bretagne, en France et partout en Europe, ils ont été pourtant quelques-uns, dans ces heures sombres à se lever, à comprendre et à croire que notre histoire ne pouvait mourir et que l’idée d’un pays libre devait triompher.
Souvenons-nous d’eux, de ces femmes, de ces hommes, de ces enfants parfois qui ont résisté et ont payé de leur vie le prix de leur audace de croire en la liberté. C’était il y a 80 ans. Ici.
La guerre frappe à nouveau en Europe, avec une guerre de haute intensité que l’on pensait naïvement devenue impossible. Cette guerre de résistance du peuple Ukrainiens, doit nous rappeler que nous ne devons pas sombrer dans le piège mortel de l’oubli. N’oublions jamais les braves des maquis. Souvenons-nous et soulevons-nous pour faire vivre et pour combattre ceux qui aujourd’hui relativisent cette histoire et tentent, encore une fois, ces vieilles recettes de la facilité, de la démagogie, du populisme qui nous conduit à oublier et abandonner nos valeurs.
Ne nous trompons pas. Ils sont encore là. Rendons hommage aux déportés, aux résistants mais, aujourd’hui, nous aussi, résistons pour que notre France, notre Europe et son humanisme, ne soient jamais mortels.