Carnet de Bord
Adoption de la proposition de résolution visant à créer une commission d'enquête relative à la situation des mineurs dans le cinéma, la mode et le spectacle vivant
Mardi 9 avril, j'étais exceptionnellement en commission des affaires culturelles et de l'éducation pour porter la voix du groupe Démocrate sur la proposition de résolution (PPR) présentée par ma collègue écologiste, Francesca Pasquini. Cette PPR vise à créer une commission d'enquête relative à la situation des mineurs dans le cinéma, l'audiovisuel, la mode, la publicité et le spectacle vivant.
Vous n’êtes pas sans savoir que les récentes révélations de Judith Godrèche ont provoqué une onde de choc dans la société. Auditionnée en mars par la Délégation aux droits des enfants et par la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes, elle a dénoncé la léthargie du monde du cinéma face aux multiples dérives qui n’ont de cesse de se produire et de se reproduire. Le témoignage à la veille de la Cérémonie des Césars d’Aurélien Wiik, abusé par son agent à l’adolescence, en est la preuve. Mais déjà en 2019, Adèle Haenel avait révélé avoir été victime adolescente d’agressions sexuelles par un réalisateur. Et avant elle, en 2016, Flavie Flamant dénonçait le viol dont elle avait été victime, ici aussi lorsqu’elle était adolescente, de la part d’un photographe. Je regrette de le dire mais à l’époque nous n’avons pas su les écouter. Nous n’avons pas su prendre la mesure des dénonciations qu’elles faisaient. Nous n’avons pas su agir. Nous avons beau jeu de dénoncer l’omerta qui existe dans le monde du cinéma mais nous y avons notre part de responsabilité.
Albert Einstein disait « Le monde est trop dangereux pour qu’on y vive, non pas à cause de ceux qui font le mal mais à cause de ceux qui les laissent faire sans bouger ». Je refuse que nous soyons de ceux qui laissent faire sans bouger, que notre inaction favorise l’émergence d’un monde trop dangereux pour nous tous, mais surtout pour les enfants.
C’est ce qui nous a poussé avec mes collègues Perrine Goulet, Véronique Riotton et Elodie Jacquier-Laforge à soutenir immédiatement cette PPR Néanmoins, les enfants ne sont malheureusement pas les seules victimes de ces agissements. C'est pourquoi, nous avons souhaité, d’un commun accord, étendre cette commission d’enquête aux violences, sous toutes leurs formes, que peuvent subir aussi les adultes. Le témoignage de Flavie Flamant, l'émergence des mouvements #MusicToo et #MeTooThéâtre en sont la preuve, cette commission d’enquête doit s’étendre au spectacle vivant, à la mode, à l’audiovisuel et à la publicité. Ne soyons pas aveugles, le cinéma n’est pas la seule industrie du monde de la culture impliquée.
Ainsi, je suis heureux que mes collègues de la commission aient voté cette PPR. Elle sera ensuite examinée en séance publique le 2 mai prochain avant que la commission d'enquête puisse se mettre en place.